Vous trouverez ci-après des histoires à méditer...

 

Chasser la haine...

Josip Hoxha, ancien lieutenant de l'armée serbe, a raconté ce qui suit :

" En tant qu'officier de l'armée yougoslave combattant au Kosovo et obéissant aux ordres de Slobodan Milosevic, j'ai tué de nombreuses personnes. Mais désormais je ne lèverai plus jamais mon fusil car Jésus est venu me parler et il m'a convaincu de vivre en paix pendant le reste de mes jours [...].

Lorsque le Christ m'est apparu, je m'apprêtais à donner à mes hommes l'ordre de tuer toute une famille de paysans, trois Albanais, leurs femmes et quatre enfants, suivant les instructions reçues par nos troupes. Je me souviens que mes hommes et moi-même avions rassemblé toute la famille dans un endroit boisé où une fosse avait été creusée. Mes hommes avaient ordonné aux paysans de s'aligner auprès de la fosse et les femmes ainsi que les enfants pleuraient en demandant qu'on leur laisse la vie sauve.

Soudain, un jeune homme, que je n'avais pas remarqué dans le groupe auparavant, s'avança au milieu des femmes en pleurs. Il était bizarrement vêtu et son attitude était calme et dépourvue de haine. Il marcha droit vers moi, en dépit des efforts faits par mes hommes pour le retenir. J'aurai dû lui ordonner de s'arrêter, mais quelque chose me poussait à l'écouter. Je voulais savoir ce qu'il avait à dire. Cet homme merveilleux resta un long moment devant moi et il me demanda pourquoi je voulais massacrer ces personnes innocentes rassemblées dans les bois. Lorsque j'entendis sa voix, je réalisai presque aussitôt que je me trouvais en présence de Jésus. Alors qu'il parlait, je fus rempli de honte et de remords. Je tombai à genoux et commençai à pleurer et les autres autour de moi firent de même. Le Christ avait un regard extraordinaire, rempli de chaleur et de compassion, mais étrangement triste. Nous ne doutâmes pas un instant de son identité.

Il dit : " Le temps est venu de chasser la haine de vos coeurs car, je vous le dis, le jour du Jugement est proche. "Je priai Jésus de nous accorder son pardon et il nous regarda, mes hommes et moi, en disant : "Allez et ne péchez plus. "

Et nous sûmes alors que nous devions faire ce qu'il nous avait demandé. Nous devions nous détourner de la guerre, cesser de tuer nos semblables et consacrer notre vie à répandre son message d'amour et de rédemption. Après cela, Jésus disparut soudain. J'ordonnai à mes hommes de décharger leurs fusils et nous tournâmes le dos à la famille de paysans qui put ainsi s'échapper. Puis chacun de nous rejoignit les réfugiés et nous traversâmes avec eux la frontière macédonienne, où nous déposâmes nos armes et renonçâmes à la guerre.

Aujourd'hui, je m'occupe des enfants abandonnés dans le camp de réfugiés et je dis à tous ceux que je rencontre que Jésus-Christ m'est apparu et m'a parlé, qu'il est vivant et de retour sur Terre."

 

L’allumette et la bougie

L’allumette s’est adressée à la bougie : « J’ai reçu l’ordre de vous allumer. »

« Sûrement pas, dit la bougie agacée. « Si je brûle, mes jours sont comptés, et personne ne pourra admirer ma beauté dans l’avenir. »  « La lumière est la seule chose que je peux apporter, lui répond L’allumette. Si je ne le fais pas, je n’accompli pas ma mission ni ce pour quoi je suis faite. » « Soit, cela je le conçois, répond la bougie, mais en quoi suis-je concernée ? » L’allumette aussitôt rétorque :

Vous êtes une bougie, destinée à fournir de la lumière. Vous voulez rester froide et rigide le reste de votre vie ? Sans accomplir votre mission ? »  

« Mais brûler, ça fait mal », soupira la bougie. « Et si vous m’allumez je vais perdre toutes mes forces. »

« Oui, c’est vrai », admit l’allumette « Mais ce n’est pas un secret : notre vocation n’est-elle pas de donner de la lumière ? Vous êtes censée tout faire pour briller pour d’autres. Tout, ce que vous allez expérimenter, brûler et perdre vos forces, va se transformer en lumière que beaucoup apprécieront. Mais si au contraire vous demeurez éteinte, vous serez alors dans les ténèbres une joie pour personne ! »

La bougie réfléchit un instant et dit finalement pleine d’espoir : allume-moi !"

N’en va-t-il pas de même avec le souffle saint et la foi ?

Histoire de baleine

Charles A. Conradt nous le raconte ainsi : « Pour commencer, ils placent le câble sous la surface de l’eau, dans une position telle que la baleine ne peut pas faire autrement que d’accomplir ce qu’on attend d’elle. Chaque fois que la baleine passe par-dessus le câble, elle reçoit un renforcement positif : on lui donne un poisson, on la caresse, on joue avec elle. Ce qui importe surtout, c’est qu’elle reçoive chaque fois ce renforcement.

Qu’arrive-t-il si la baleine passe par-dessous le câble ? Rien du tout. Pas de choc électrique, pas de critique constructive, pas de rétroaction, pas de note négative dans son dossier personnel. Bref, ce qu’on enseigne aux baleines, c’est qu’on ne tiendra pas compte de leur comportement négatif.

Le renforcement positif est la pierre angulaire de ce principe simple qui donne des résultats spectaculaires. Lorsque la baleine commence à sauter plus souvent par-dessus le câble que par-dessous, les dresseurs commencent à augmenter la hauteur du câble. Il faut absolument que la hauteur du câble soit augmentée très graduellement afin que la baleine ne soit ni privée de nourriture ni d’affection.

La leçon toute simple que nous enseignent les dresseurs de baleine, c’est qu’il faut récompenser généreusement les bonnes choses, petites ou grandes, que vous souhaiteriez voir se reproduire. »

N’est-ce pas justement l’étonnante pédagogie de Dieu ? Son agir constant ne tend-il pas à récompenser, favoriser généreusement, à travers la Seconde Causalité, les bonnes choses, petites ou grandes, que nous souhaitons voir se produire ? De même, ne savons-nous pas tout au fond de nous qu’Il est lumière sans ténèbres ?  

Bénis ma journée

On raconte plusieurs histoires à propos de la piété profonde des Juifs de l'Est. En voici une :

• Rabbi Meïr remarqua un soir que les courroies de ses chaussures s'étaient déchirées. Il courut chez un cordonnier qui était assis dans un petit atelier et réparait des chaussures.

— Est-il trop tard pour que tu recouses les courroies de mes chaussures ?, demanda Rabbi Meïr.

— Aussi longtemps que la bougie m'éclairera, je continuerai à travailler. répondit le cordonnier.

Rabbi Meïr se mit alors à danser de joie :

—Je n'ai jamais entendu des paroles de vérité aussi douces, de vérité de la Tora : aussi longtemps que la lumière nous éclaire, oui, nous avons le temps de poursuivre notre oeuvre pour améliorer ce monde. •

Tant que la lumière brille, aussi longtemps que Dieu nous accorde le temps, veillons à ne pas le gaspiller ni à le tuer. Le théologien J. Zink nous montre le chemin :

Maître de mes heures et de mes années, je te prie de me donner le sagesse de ne pas tuer le temps, de ne pas le gaspiller, de ne pas le perdre.

Chaque heure est une parcelle de terrain. Je voudrais la cultiver, semer l'amour, la réflexion et le dialogue pour qu'il porte du fruit. Bénis ma journée.

La bienveillance

La bienveillance est la disposition affective d'une volonté qui vise le bien et le bonheur de chacun. Le terme est calqué sur le latin bene volens.

« Un mot prononcé avec bienveillance engendre la confiance.

Une pensée exprimée avec bienveillance engendre la profondeur.

Un bienfait accordé avec bienveillance engendre l’amour. » Lao Tseu

Un prof avait l’habitude, en fin d’études, de donner un cordon violet sur lequel on pouvait lire « Qui je suis fait toute la différence » imprimé en lettres dorées. 
Il disait à chaque étudiant à cette occasion pourquoi il l’appréciait et pourquoi le cours était différent grâce à lui. 
Un jour, il a l’idée d’étudier l’effet de ce processus sur la communauté, et envoie ses étudiants remettre des cordons à ceux qu’ils connaissent et qui « font la différence ». Il leur donne 3 cordons en leur demandant ceci : « Remettez un cordon violet à la personne de votre choix en lui disant pourquoi elle fait la différence pour vous, et donnez-lui deux autres cordons pour qu’elle en remette un elle-même et ainsi de suite. Faites-moi ensuite un compte-rendu des résultats. »
L’un des étudiant s’en va, et va le remettre à son patron (car il travaillait à mi-temps) un gars assez grincheux, mais qu’il appréciait. « Je vous admire beaucoup pour tout ce que vous faites, pour moi vous êtes un véritable génie créatif et un homme juste. Accepteriez-vous que j’accroche ce cordon violet à votre veste en témoignage de ma reconnaissance ? » Le patron est surpris, mais répond « Eh bien, euh, oui, bien sûr… » Le garçon continue « Et accepteriez-vous de prendre des 2 autres cordons violets pour les remettre à quelqu’un qui fait toute la différence pour vous, comme je viens de le faire ? C’est pour une enquête que nous menons à l’université. » 
« D’accord » Et voilà notre homme qui rentre chez lui le soir, son cordon à la veste. Il dit bonsoir à son fils de 14 ans, et lui raconte : « Il m’est arrivé un truc étonnant aujourd’hui. Un de mes employés m’a donné un cordon violet sur lequel il est écrit, tu peux le voir, « Qui je suis fait toute la différence ». Il m’en a donné un autre à remettre à quelqu’un qui compte beaucoup pour moi. La journée a été dure, mais en revenant je me suis dit qu’il y aune personne, une seule, à qui j’aie envie de le remettre.- Tu vois, je t’engueule souvent parce que tu ne travailles pas assez, que tu ne penses qu’à sortir avec tes copains et que ta chambre est un parfait foutoir… mais ce soir je voulais te dire que tu es très important pour moi. Tu fais, avec ta mère, toute la différence dans ma vie et j’aimerais que tu acceptes ce cordon violet en témoignage de mon amour. Je ne te le dis pas assez, mais tu es un garçon formidable ! »

Il avait à peine fini que son fils se met à pleurer, pleurer, son corps tout entier secoué de sanglots. Son père le prend dans ses bras et lui dit « Ca va, ça va…

est-ce que j’ai dit quelque chose qui t’a blessé ? » « Non papa… mais.. snif… j’avais décidé de me suicider demain. J’avais tout planifié parce que j’étais certain que tu ne m’aimais pas malgré tous mes efforts pour te plaire. Maintenant tout est changé… » <http://www.histoire-positive.com/tag/bienveillance/>  

Le conte des 4 bougies

Les quatre bougies brûlaient lentement. L’ambiance était tellement silencieuse que l’on pouvait entendre leur conversation.

La première dit : « Je suis la PAIX, cependant personne n’arrive à me maintenir allumée. Je crois que je vais m’éteindre. » Sa flamme diminua rapidement et elle s’éteignit complètement.

La seconde dit : « Je suis la FOI, dorénavant je ne suis plus indispensable, cela n’a plus de sens que je reste allumée. Les personnes me laissent de côté et ne comprennent pas mon importance. Elles oublient même d’aimer ceux qui sont proches d’eux. » Et, sans plus attendre, elle s’éteignit.

Triste la troisième bougie se manifesta à son tour : « Je suis l’AMOUR. Je n’ai pas la force pour rester allumée. Les personnes me laissent de côté et ne comprennent pas mon importance. Elles oublient même d’aimer ceux qui sont proches d’eux. » Et, sans plus attendre, elle s’éteignit. Soudain, un enfant entre et voit les trois bougies éteintes. « Pourquoi êtes-vous éteintes ? Vous deviez être allumées jusqu’à la fin. » En disant cela, l’enfant commença à pleurer.

Alors la quatrième bougie parla : « N’aie pas peur, tant que j’ai ma flamme nous pourrons allumer les autres bougies, je suis l’ESPERANCE. ». Avec des yeux brillants, l’enfant prit la bougie de l’ESPERANCE et alluma les autres.

Que la flamme de l’ESPERANCE ne s’éteigne jamais à l’intérieur de vous au cours de cette nouvelle année. 

 

Le conte chaud et doux des chaudouxdoux. Par Claude Steiner

Il était une fois, dans des temps très anciens, des gens qui vivaient très heureux. Ils s'appelaient Timothée et Marguerite, et avaient deux enfants, Charlotte et Valentin. Ils étaient très heureux et avaient beaucoup d'amis. Pour comprendre à quel point ils étaient heureux, il faut savoir comment on vivait à cette époque-là.

Chaque enfant, à sa naissance, recevait un sac plein de chaudouxdoux. Je ne peux pas dire combien il y en avait car on ne pouvait pas les compter. Ils étaient inépuisables. Lorsqu'une personne mettait la main dans son sac, elle trouvait toujours un chaudouxdoux. Les chaudouxdoux étaient très appréciés. Chaque fois que quelqu'un en recevait un, il se sentait chaud et doux de partout. Ceux qui n'en avaient pas régulièrement finissaient par attraper mal au dos, puis ils se ratatinaient, parfois même ils en mouraient.

En ce temps-là, c'était très facile de se procurer des chaudouxdoux. Lorsque quelqu'un en avait envie, il s'approchait de toi et te demandait: " Je voudrais un chaudouxdoux!" Tu plongeais alors la main dans ton sac pour en sortir un chaudouxdoux de la taille d'un poing. Dès que le chaudouxdoux voyait le jour, il commençait à sourire et à s'épanouir en un grand et moelleux chaudouxdoux. Tu le posais alors sur l'épaule, la tête ou les genoux, et il se pelotonnait câlineusement contre la peau en donnant des sensations chaleureuses et très agréables dans tout le corps.

Les gens n'arrêtaient pas d'échanger des chaudouxdoux et, comme ils étaient gratuits, on pouvait en avoir autant que l'on voulait. Du coup, presque tout le monde vivait heureux et se sentait chaud et doux.

Je dis "presque", car quelqu'un n'était pas content de voir les gens s'échanger des chaudouxdoux. C'était la vilaine sorcière Belzépha. Elle était même très en colère. Les gens étaient tous si heureux que personne n'achetait plus ses filtres ni ses potions. Elle décida qu'il fallait que cela cesse et imagina un plan très méchant.

Un beau matin, Belzépha s'approcha de Timothée et lui parla à l'oreille tandis qu'il regardait Marguerite et Charlotte jouer gaiement. Elle lui chuchota: "Vois-tu tous les chaudouxdoux que Marguerite donne à charlotte ? Tu sais, si elle continue comme cela, il n'en restera plus pour toi!" Timothée s'étonna: "Tu veux dire qu'il n'y aura plus de chaudouxdoux dans notre sac chaque fois que l'on en voudra un ?" "Absolument, répondit Belzépha, quand il n'y en a plus, c'est fini!"

Et elle s'envola en ricanant sur son balai. Timothée prit cela très au sérieux, et désormais, lorsque Marguerite faisait don d'un chaudouxdoux à quelqu'un d'autre que lui, il avait peur qu'il ne lui en restera pas. Et si la sorcière avait raison ? Il aimait beaucoup les chaudouxdoux de Marguerite, et l'idée qu'il pourrait en manquer l'inquiétait profondément, et le mettait même en colère. Il se mit à la surveiller pour ne pas qu'elle gaspille les chaudouxdoux en en distribuant aux enfants ou à n'importe qui.

Puis il se plaignit chaque fois que Marguerite donnait un chaudouxdoux à quelqu'un d'autre que lui. Comme Marguerite l'aimait beaucoup, elle cessa d'offrir des chaudouxdoux aux autres et les garda pour lui tout seul. Les enfants voyaient tout cela, et ils pensaient que ce n'était vraiment pas bien de refuser des chaudouxdoux à ceux qui vous en demandaient et en avaient envie. Mais eux aussi commencèrent à faire très attention à leurs chaudouxdoux. Ils surveillaient leurs parents attentivement, et quand ils trouvaient qu'ils donnaient trop de chaudouxdoux aux autres, il s'en plaignaient. Ils étaient inquiets à l'idée que leurs parents gaspillent les chaudouxdoux.

La vie avait bien changé! Le plan diabolique de la sorcière marchait! Ils avaient beau trouver des chaudouxdoux à chaque fois qu'ils plongeaient la main dans leur sac, ils le faisaient de moins en moins et devenaient chaque jour plus avares.

Bientôt tout le monde remarqua le manque de chaudouxdoux, et tout le monde se sentit moins chaud et moins doux. Les gens s'arrêtèrent de sourire, d'être gentils, certains commencèrent à se ratatiner, parfois même ils mouraient du manque de chaudouxdoux. Ils allaient de plus en plus souvent acheter des philtres et des potions à la sorcière. Ils savaient que cela ne servait à rien, mais ils n'avaient pas trouvé autre chose!

La situation devint de plus en plus grave. Pourtant, la vilaine Belzépha ne voulait pas que les gens meurent. Une fois morts, ils ne pouvaient plus rien lui acheter! Alors elle mis au point un nouveau plan. Elle distribua à chacun un sac qui ressemblait beaucoup à un sac de chaudouxdoux, sauf qu'il était froid, alors que celui qui contenait les chaudouxdoux était chaud. Dans ces sacs, Belzépha avait mis des froids-piquants. Ces froids-piquants ne rendaient pas ceux qui les recevaient chauds et doux, mais plutôt froids et hargneux. Cependant, c'était mieux que rien. Ils empêchaient les gens de se ratatiner.

A partir de ce moment-là, lorsque quelqu'un disait: "Je voudrais un chaudouxdoux", ceux qui craignaient d'épuiser leur réserve répondaient: "Je ne peux pas vous donner un chaudouxdoux, mais voulez-vous un froid-piquant?"

Parfois, deux personnes se rencontraient en pensant qu'elles allaient s'offrir des chaudouxdoux mais l'une d'elles changeait soudain d'avis, et finalement elles se donnaient des froids-piquants.. Dorénavant, les gens ne mouraient presque plus, mais la plupart étaient malheureux, avaient froid et étaient hargneux. La vie devint encore plus difficile! Les chaudouxdoux, qui au début étaient disponibles comme l'air qu'on respire, devinrent de plus en plus rares. Les gens auraient fait n'importe quoi pour en obtenir. 

Avant l'arrivée de la sorcière, ils se réunissaient souvent par petits groupes pour s'échanger des chaudouxdoux, se faire plaisir sans compter, sans se soucier de qui offrait ou recevait le plus de chaudouxdoux. Depuis le plan de Belzépha, ils restaient par deux et gardaient les chaudouxdoux l'un pour l'autre. Quand ils se trompaient en offrant un chaudouxdoux à une autre personne, ils se sentaient coupables, sachant que leur partenaire souffrirait du manque. Ceux qui ne trouvaient personne pour leur faire don de chaudouxdoux étaient obligés de les acheter et devaient travailler de longues heures pour les gagner.

Les chaudouxdoux étaient devenus si rares que certains prenaient des froids-piquants qui, eux, étaient innombrables et gratuits. Ils les recouvraient de plumes un peu douces pour cacher les piquants et les faisaient passer pour des chaudouxdoux. Mais ces faux chaudouxdoux compliquaient la situation. Par exemple, quand deux personnes se rencontraient et échangeaient des faux chaudouxdoux, elles s'attendaient à ressentir une douce chaleur; mais au lieu de cela, elles se sentaient très mal. Comme elles croyaient s'être donné de vrais chaudouxdoux, plus personne n'y comprenait

plus rien!

Évidemment, comment comprendre que ces sensations désagréables étaient provoquées par les froids-piquants déguisés en chaudouxdoux? La vie était bien triste!... Timothée se souvenait que tout avait commencé quand Belzépha leur avait fait croire qu'un jour ils trouveraient leurs sacs de chaudouxdoux vides.

Mais voilà ce qui se passa. Une jeune femme gaie et épanouie, aux formes généreuses, arriva alors dans ce triste pays. Elle semblait ne jamais avoir entendu parler de la méchante sorcière et distribuait des chaudouxdoux en abondance sans crainte d'en manquer. Elle en offrait gratuitement, même sans qu'on lui en demande. Les gens l'appelèrent Julie Doudoux, mais certains la désapprouvèrent parce qu'elle apprenait aux enfants à donner des chaudouxdoux sans avoir peur d'en manquer. Les enfants l'aimaient beaucoup parce qu'ils se sentaient bien avec elle. Eux aussi se mirent à distribuer de nouveau des chaudouxdoux comme ils en avaient envie.

Les grandes personnes étaient inquiètes et décidèrent de passer une loi pour protéger les enfants et les empêcher de gaspiller leurs chaudouxdoux. Cette loi disait qu'il était défendu de distribuer des chaudouxdoux à tort et à travers.

Désormais il faudrait un permis pour donner des chaudouxdoux. Malgré cette loi, beaucoup d'enfants continuèrent à échanger des chaudouxdoux chaque fois qu'ils en avaient envie et qu'on leur en demandait. Et comme il y en avait beaucoup, beaucoup d'enfants, presqu'autant que de grandes personnes, il semblait que les enfants allaient gagner. 

A présent, on ne sait pas encore comment ça va finir... Est-ce que les grandes personnes, avec leur loi, vont arrêter l'insouciance des enfants ? Vont-elles se décider à suivre l'exemple de la jeune femme et des enfants et prendre le risque en supposant qu'il y aura toujours autant de chaudouxdoux que l'on voudra ? Se souviendront-elles des jours heureux que leurs enfants veulent retrouver, du temps où les chaudouxdoux existaient en abondance parce qu'on les donnait sans compter <http://www.claudesteiner.com/fuzzyfr.htm>  

 

De peu d'importance, vraiment?

Dans un jardin, poussaient merveilleusement toutes sortes de fleurs, des roses, des lis, des pied-d’alouette et des tournesols. Tous les gens qui passaient par là restaient immobiles et admiratifs. On avait peine à imaginer que les fleurs étaient arrogantes et qu’elles se disputaient à longueur de journée pour savoir qui était la plus belle. Chacune passait son temps à fanfaronner selon ses préférences : la rose évoquait sa beauté, le pied-d'alouette la couleur de ses floraisons, le lis son odeur et le tournesol sa grandeur.

Derrière la clôture, des pâquerettes avaient aussi grandi. Elles étaient si petites et si insignifiantes que personne ne les remarquaient vraiment. Parfois, elle en étaient si tristes qu’elles en fermaient les yeux.

Un jour, un enfant est venu dans le jardin. Il voulait cueillir des fleurs pour sa mère malade. Il a pensé : " Je veux lui faire plaisir, et ainsi elle sera certainement plus vite guérie. »

Tout à son désir, l’enfant voulut cueillir une rose. Mais la rose s’est retranchée derrière ses épines pointues en criant: ça va pas non? Je ne veux pas me faner dans une chambre d’ hôpital. Je suis la reine des fleurs". " Je ne veux pas non plus être cueilli! a dit le pied-d'alouette, en raidissant ses tiges. Le tournesol s'est étiré de toute sa grandeur de sorte que l’enfant ne puisse pas le rompre. Et le lis a produit une odeur si désagréable qu’elle a fait reculer l’enfant effrayé. C’est alors qu’il vit les fleurs derrière la clôture du jardin. Il leur demanda Est-ce que je peux vous cueillir "? Les pâquerettes courbèrent aimablement leurs tiges. L’enfant put les cueillir et les apporter à sa mère alitée, ce qui la mit pleinement en joie.  

 

" Djinna Nabara et le prince paralytique (Henri Gougaud, Le livre des chemins) 

Il était une fois un paisible sultan, riche à n’en plus pouvoir, simple comme un ciel pur, heureux comme un vieux coq aux siestes délicieuses. Il se croyait sage, mais non. Il ne savait pas que le sort est un aveugle inconséquent qui n’épargne pas plus les princes que les chiens et les laboureurs. Son fils aîné tomba malade. Une étrange paralysie le tint couché, un beau matin, sans plus de force dans ses membres qu’une défroque abandonnée. Médecins, devins, astrologues, maîtres mystiques, guérisseurs ne purent rien pour sa santé. Le pauvre enfant resta affalé sur sa couette à contempler son ciel de lit. Son père en perdit le sommeil, l’appêtit et le goût de l’or. Il en était à s’imposer des flagellations rituelles quand un jour d’été, vers midi, une vieille en haillons, maigrichonne, édentée vint au grand portail du palais. Les gardes croisèrent leurs piques devant sa figure fripée.

- Je veux voir le sultan, dit-elle. C’est urgent.

- Retourne à tes rats, vieille bique, répondirent les préposés.

- Très bien, dit la vieille.

Elle hurla. Elle hurla comme cent sirènes, à faire s’envoler comme des feuilles mortes les sentinelles à reculons, à faire frémir les remparts, à faire exploser les fenêtres. Le sultan, le poil hérissé, passa sa tête épouvantée entre les rideaux des fenêtres. Il cria dans la cour :

- C’est quoi ?

- Sultan il faut que je te parle, lui dit sobrement la furie. C’est au sujet de ton garçon.

- Monte donc. Non, attends, j’arrive.

Rencontre au bas de l’escalier.

- Parlons peu, parlons bien, lui dit l’étrange aïeule. Un seul être ici-bas peut guérir ton enfant, c’est Djinna Nabara, le plus savant des djinns du pays invisible. Une fois par semaine il vient boire à l’étang du val des Rochers Noirs. Profites-en, capture-le. Use de ruse, sois aimable, sinon je n’ose pas te dire ce qu’il fera de tes troupiers. Je le connais bien, c’est mon fils.

Elle s’en alla en ronchonnant contre les débris de vitrage dégringolés sur le pavé.

Conseil de guerre. Comment faire pour capturer aimablement le puissant Djinna Nabara ? Plan soufflé par un serviteur au ministre de la défense :

- On assèche l’étang du val des Rochers Noirs. On remplace l’eau par du vin. Je djinn boit. Bien sûr, il s’énivre. Il s’endort. Le tour est joué. Quand il se réveille on l’invite à venir déjeuner chez vous.

Magnifique idée. Adoptée. Le jour venu, tout est en place : la police dans les buissons, le sultan priant sous un arbre, le vin clapotant dans l’étang. On attend Djinna Nabara. Il arrive. Terrible, certes, mais finalement assez beau. Il plonge, il boit, il se pourlèche. Il reboit, ses yeux brillent, il rit. Troisième lampée, il déborde, il rote, il titube, il s’abat parmi les cailloux de la rive. Quand il s’éveille le sultan est assis là, près de sa tête. Mots choisis, sourire crispé. Il l’invite dans son palais. Le djinn part d’un éclat de rire. C’est d’accord. Les voilà partis. En chemin ils croisent trois hommes, un devin et deux chercheurs d’or, assis dans l’ombre d’un vieux mur. Deuxième éclat de rire de Djinna Nabara. Surprise du sultan, mais pas de commentaire. Les voici au seuil de la chambre où gît l’enfant paralysé.

Ils entrent. L’air est plutôt triste. Pourtant, pour la troisième fois, le djinn s’esclaffe bruyamment.

- Sultan, dit-il, dans pas longtemps ton fils dansera, je l’affirme pour peu que toi-même, ta femme et ton vizir ici présent fassiez ce qu’il faut pour cela.

Chœur parfait des trois désignés :

- Quoi que ce soit, nous le ferons.

- Il faut, reprit le djinn hilare que chacun dise sans mentir le désir intime, secret, inavouable qui l’habite. A cette seule condition le jeune prince guérira.

- Parle, vizir, dit le sultan.

L’autre, gêné, baisse la tête et tousse trois fois dans son poing. Il dit enfin :

- Sultan mon maître, je te dois tout, je sais cela. Je suis un conseiller fidèle. Je suis prêt à donner ma vie sur un seul ordre de ton œil. Mais j’avoue, je préfèrerais être à ta place qu’à la mienne. Voilà, j’ai dit la vérité.

Le djinn lui tape dans la main. Il s’écrie :

- Bien parlé, vizir !

- A moi, maintenant, dit l’épouse. Mon mari, tu es le meilleur et le plus généreux des hommes. Je bénis le Ciel tous les jours de pouvoir vivre auprès de toi. Mais tu as soixante-dix ans, et moi à peine plus de trente. Parfois (oh, quelle honte j’ai !) je rêve d’un palefrenier qui me prendrait comme une bête sur la paille de l’écurie. Voilà, c’est tout, j’avoue, pardon.

- Voilà ce que j’appelle une femme sincère, s’exclama Djinna Nabara. A toi, sultan.

- Oh, moi, j’ai tout. Mais au fond secret de mon cœur, quand il me faut donner, je souffre. J’ai peur de manquer, c’est idiot.

- Tous les rois sont ainsi, dit Djinna Nabara. Vous avez été courageux. Voici la recette miracle : sous le lit de votre garçon se cache une poulette noire. Qu’on en fasse un bouillon et que l’enfant le boive. Il sera aussitôt sur pied.

Guérison du cher fils, festin, fête royale. Comme il raccompagnait le djinn sur le perron :

- Mon cher ami, dit le sultan, une question me reste au travers de l’esprit. En entrant dans la chambre, pourquoi donc as-tu ri ?

- J’ai vu le poulet noir sous le lit du garçon, et j’ai pensé : cet homme a, des années durant, remué la terre et le ciel pour guérir son fils bien-aimé alors que le médicament était à portée de la main. J’ai trouvé cela drôle.

- Tu as aussi ri de bon cœur quand nous avons croisé ces hommes, sur le chemin de mon palais.

- Oui, oui, c’est vrai. Ce faux devin expliquait aux deux chercheurs d’or qu’une fortune de pépites les attendait dans le désert. Or, un trésor était caché à deux mètres sous ses sandales.

- Mais ce qui m’a le plus surpris fut ton premier éclat de rire quand tu t’es réveillé, tout imbibé de vin.

- J’ai ri de moi, sultan, oh oui ! Moi le savant, moi le grand djinn, j’ignorais que quelques goulées de ce breuvage délicieux pouvait m’endormir pour trois heures. L’aurais-je su, assurément, j’aurais feinté le traquenard. Franchement, quel idiot je suis !

Il rit encore, il s’envola, se fit lumière et se fit ciel. Le fils vint à côté du père et lui dit adieu de la main. "

 

La fleur dans le désert

Il était une fois une petite fleur au milieu du désert. Chaque jour, elle attendait les gouttes de pluie: on lui avait raconté combien la pluie était importante et bienfaisante. Pourtant, quand cela sentait vraiment l'orage, les vautours arrivaient et chassaient tout espoir. Avec peine, la petite fleur se cramponnait au sol desséché; elle avait peur tout simplement de ne pouvoir y tenir bien longtemps. Peur de la chaleur torride, peur du dénuement, peur de la prochaine tempête. Un colibri vit sa tristesse et le dit aux autres animaux. Le taureau ne manifesta aucun intérêt. Pour lui, seul ce qui était fort comptait vraiment. Le bernardin lui aussi resta de marbre: rien ne le touchait car son principal hobby, c'était l'ennui. Et la pie qui chantait toujours avec de si grands sons prétendait avoir beaucoup à faire et disait n'avoir vraiment pas le temps. Le colibri en était attristé: que pouvait-il faire, lui, le plus petit des oiseaux? Il décida de tout raconter aux fourmis. Sans hésiter, les petits animaux formèrent une longue chaîne pour faire passer des herbes et des fruits jusqu'à la racine de la petite fleur du désert; ils consolidèrent le tout avec un peu de rosée et cela ne traîna pas: aussitôt la petite fleur poussa tout en splendeur d'un éclat jamais vu. Et tout cela fut rendu possible parce que le colibri avait fait appel aux fourmis… 

 

 L'âne et le puits

Un jour, l'âne d'un fermier est tombé dans un puits.

L'animal gémissait pitoyablement pendant des heures,

et le fermier se demandait quoi faire.

Finalement, il a décidé que l'animal était vieux et

le puits devait disparaître de toute façon.

Ce n'était pas rentable pour lui de récupérer l'âne.

Il a invité tous ses voisins à venir et à l'aider.

Ils ont tous saisi une pelle et ont commencé à enterrer le puits.

Au début, l'âne a réalisé ce qui se produisait

et se mit à crier terriblement.

Puis, à la stupéfaction de chacun, il s'est tu.

Quelques pelletées plus tard, le fermier a finalement

regardé dans le fond du puits et a été étonné de ce qu'il a vu.

Avec chaque pelletée de terre qui tombait sur lui,

l'âne faisait quelque chose de stupéfiant.

Il se secouait pour enlever la terre de son dos et montait dessus.

Pendant que les voisins du fermier continuaient

à pelleter sur l'animal, il se secouait et montait dessus.

Bientôt, chacun a été étonné que l'âne soit hors du puits

et se mit à trotter!

 

 Pour être heureux

La vie va essayer de vous engloutir de toutes sortes d'ordures.

Le truc pour se sortir du trou est de se secouer pour avancer.

Chacun de nos ennuis est une pierre qui permet de progresser.

Nous pouvons sortir des puits les plus profonds en n'arrêtant jamais...

Il ne faut jamais abandonner! Secouez-vous et foncez!

Rappelez-vous les cinq règles simples!

Pour être heureux:

1. Libérez votre coeur de la haine.

2. Libérez votre esprit des inquiétudes.

3. Vivez simplement.

4. Donnez plus.

5. Attendez moins.

A ne jamais oublier, surtout dans les moments les plus sombres. 

 

Les deux loups:

« Une lutte est en cours à l’intérieur de moi, disait-il à l'enfant. C'est une lutte terrible entre deux loups. L'un est plein d'envie, de colère, d'avarice, d'arrogance, de ressentiment, de mensonge, de supériorité, de fausse fierté. L'autre est bon, paisible, heureux, serein, humble, généreux, vrai et rempli de compassion. Cette lutte a aussi lieu en toi, mon enfant, et en chaque personne. » Le petit-fils réfléchit un instant et interrogea son grand-père :« Lequel de ces deux loups va gagner la lutte ?» Le vieil Indien répondit simplement : « Celui que tu vas nourrir. »

 

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